Pas grand chose à dire sur la première session de l'après-midi, je vais donc parler de la deuxième: l'essai de la superbike (qui d'après le staff de BMW "n'avance pas ... quand le moteur est étaint", bon j'avais poliment souri pour ne pas les vexer, après tout il m'arrive aussi de ne pas être en forme). Pas trop de mal à négocier la permission d'embarquer une caméra, beaucoup de mal à la fixer: le réservoir était couvert de je ne sais pas trop quoi, on dirait des bouts de colle, et la ventouse ne tenait pas bien. Mais avec un peu de scotch "américain" on fait des miracles et tout est enfin prêt.

La selle est plus haute que la mienne et remonte vers l'arrière, le guidon plus bas, tout est plus compact: ça parle sport. C'est mon tour de partir... et je cale :-) La course de l'embrayage est différente de ma moto. Je redémarre sous les regards sceptiques et en faisant un peu hurler le moteur (mais il touche quand cet embrayage?!). J'ouvre fébrilement les gaz - ça pousse bien mais sans surprendre. J'arrive à 150m de la fin de la ligne droite à 120-130 au lieu de 200-210 quand ça va bien, j'effleure le frein... et je me retrouve projeté sur le réservoir. Là ca parle vraiment sport.

Je remets un peu de gaz pour ne pas me faire rentrer dedans, je tourne la tête vers l'intérieur du virage... et je dois presque redresser tellement elle a envie de prendre de l'angle sans effort.

Quelques virages plus tard on commence à faire connaissance. Elle est légère comme tout et se penche juste en y pensant. L'accéleration est franche (et je suis loin du rupteur), les freins sont juste démoniaques, les yeux essaient de sortir des orbites à chaque freinage pour toucher la visière du casque. Je passe la ligne des stands et le gauche et j'ouvre en grand. Shift-light, je passe la vitesse... en débrayant, par habitude (j'aurai fait ça pendant presque deux tours avant de me souvenir qu'elle a un shifter). Elle pousse bien mais je reste un peu sur ma faim. J'aurai mis aussi deux tours avant de voir que le shift-light s'allumait à 11000 tours et qu'il en restait encore 3000 avant la zone rouge! Au prochain tour j'attends un peu plus avant de passer la vitesse et c'est là que c'est le plus impressionnant, même les yeux se décollent de la visière et rentrent à leur place. Pas le temps d'en profiter, j'ai déjà bien dépassé mon repère de freinage habituel, je tire un peu plus fort sur le levier... et je rentre dans le virage à l'arrêt. Il va falloir réapprendre le circuit avec cette meule.

Au bout de 4 ou 5 tours je me suis habitué aux performances mais il me manque encore quelques repères (je freine toujours trop tôt et je suis encore obligé de réfléchir sur quelle rapport je roule car l'étagement est très différent et le son aussi). Ce n'est pas grave, je m'éclate comme un gosse à plonger à la corde là où la mienne hésite un peu, déposer les gens à la puissance là où avec le flat il faut la jouer stratégique pour sortir du virage plus vite que la moto devant et avoir un espoir de lui passer devant avant le prochain virage.

Dans l'avant-dernier tour je commence à recevoir des gouttes sur le casque et la bulle (on les voit sur la vidéo vers la fin) mais ce n'est pas fort et je ne baisse pas le rythme.

On est déjà obligé de sortir, quelle frustration, je commençais juste à prendre mon pied! Je rends la moto et je suis tout ému. D'accord, j'imaginais bien que c'était plus performant qu'un flat même affuté mais je ne m'attendais pas à un tel gouffre avec ce que je connaissais, pourtant j'avais essayé d'autres superbikes avant (R1 et RC8) mais aucune ne m'a autant bluffé. Seule la Brutale 1078 essayée en full m'a donné les mêmes sensations à l'accélération mais elle tire plus court et freine un peu moins bien.

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Texte : LeNounours
Date de l'essai : 2 mai 2011 au circuit de La Ferté-Gaucher
Photo : www.warmupphoto.com
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